Article paru sur le site de Confins le 18 septembre 2018
par Cathy CHATEL et François MORICONI-EBRARD
Le classement des plus grandes agglomérations du monde, appelées megacities par l’ONU, fait autorité et est relayée par d’innombrables publications, scientifiques ou non. Pourtant les statisticiens auteurs de ces listes ne cachent nullement l’existence de problèmes de comparabilité dus au fait que cette organisation multilatérale ne peut légalement que compiler des données nationales hétérogènes que leur communiquent les Etats. L’utilisation d’une définition statistique et spatiale appliquée à toutes les agglomérations du monde montre une hiérarchie totalement différente. En 2010, la Planète abrite 32 agglomérations de plus de 10 millions d’habitants, rassemblant 9,4% de la population mondiale. Après avoir expliqué la définition, la méthode et les sources utilisées, l’article montre le poids écrasant de l’Asie. Il explique ensuite les processus d’émergence récents de ces organismes urbains, mettant en avant des conditions de développement qui font appel à deux notions fondamentales proposées, utiles à la compréhension du phénomène : l’actualisation de l’environnement périphérique urbain ou rural des megacities, et le capital démographique régional. Ces processus permettent finalement de montrer que le nombre et la taille des megacities du monde, qui a augmenté de manière spectaculaire depuis les années 1950, devraient doubler d’ici 2040, mais se stabiliser par la suite.